traduction en arabeكان يا مكان في بلد حيث كانت الليالي مظلمة جداً، وكأن سحابة سوداء تغطي السماء. لم يظهر القمر أبداً، ولا حتى نجمة واحدة تتلألأ في الظلام. كانت الظلمة سائدة كما كانت في بداية الخلق. وفي يوم من الأيام، خرج أربعة شبان من هذا البلد في رحلة، ووصلوا إلى مملكة أخرى حيث كل ليلة، عندما تغيب الشمس خلف الجبل، يضيء قرص متلألئ في قمة بلوط، ينشر نوراً لطيفاً في الأرجاء. سمح ذلك للناس برؤية كل شيء بوضوح، حتى لو لم يكن النور قوياً وساطعاً مثل نور الشمس. توقف المسافرون، بدهشة، وسألوا فلاحاً كان يمر بجانبهم بعربته عن هذا النور. قال الفلاح: "هذا القمر. اشتراه رئيس بلديتنا بثلاثة قروش وربطه بقمة البلوط. كل يوم يجب أن يضيف إليه الزيت وينظفه جيداً حتى يلمع كما يجب. ندفع له مقابل هذه الخدمة قرشاً واحداً لكل فرد." انطلق الفلاح بعربته، وصفّر أحد الشبان وقال: "إن مثل هذا المصباح سيكون مفيداً جداً لنا في بلدنا! لدينا بلوط كبير مثل هذا، يمكننا تعليقه عليه. يا له من متعة أن لا نضطر إلى التمشي في الظلام!" وقال الثاني: "هل تعرفون ماذا سنفعل؟ سنذهب لنأخذ حصاناً وعربة ونأخذ القمر معنا. سيشترون لأنفسهم قمرًا آخر." قال الثالث: "أنا جيد في التسلق، سأنزله." وجد الرابع حصاناً وعربة، وتسلق الثالث الشجرة.
La Lune – Histoire,
مايو 05, 2025
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Il était autrefois un pays où les nuits étaient sombres, et le ciel couvrait cette contrée comme
un drap noir. La lune n'y sortait jamais, pas une seule étoile ne scintillait dans l'obscurité. Les
ténèbres y régnaient comme à la création du monde.
Quatre jeunes hommes de ce pays partirent un jour en voyage et arrivèrent dans un autre
royaume où tous les soirs, lorsque le soleil se couchait derrière la montagne, s'allumait dans les
cimes d'un chêne un disque étincelant qui répandait au loin une douce lumière. Cela
permettait aux gens de tout bien voir et distinguer, même si la lumière n'était pas aussi forte et
éclatante que celle du soleil.
Les voyageurs s'arrêtèrent et, abasourdis, demandèrent au paysan qui passait par là avec son
chariot quelle était cette lumière.
- C'est la lune, répondit le paysan. Notre maire l'a achetée pour trois écus et l'a attachée au
sommet du chêne. Tous les jours il doit y rajouter de l'huile et bien la nettoyer pour qu'elle
brille comme il faut. Nous lui payons ce service un écu chacun.
Le paysan partit en cahotant, et l'un des jeunes hommes siffla :
- Une telle lampe nous serait bien utile chez nous ! Nous avons un chêne aussi grand que
celui-ci, nous pourrions l'y accrocher. Quel plaisir de ne plus marcher en tâtonnant!
- Savez-vous ce que nous allons faire ?lança le deuxième. Nous irons chercher un cheval et une
charrette et nous emporterons la lune avec nous. Ils n'auront qu'à s'en acheter une autre.
- Je sais bien grimper, dit le troisième, je la décrocherai.
Le quatrième trouva un cheval et une charrette et le troisième grimpa sur l'arbre. Il fit un trou
dans le disque lumineux, passa une corde à travers le trou et fit descendre la lune. Dès que la
lune étincelante fut dans la charrette, ils lui passèrent une couverture pour que personne ne
s'aperçoive du vol. Ils transportèrent la lune sans encombre jusque dans leur pays et
l'accrochèrent sur le haut chêne. Et tout le monde se réjouit, les jeunes et les vieux, de cette
nouvelle lampe dont la lumière pâle se répandait dans les champs et dans les prés, et jusque
dans les cuisines et les chambrettes. Des grottes dans la montagne sortirent des lutins et des
petits génies en petits manteaux rouges et ils se mirent à danser la ronde dans les prés.
Notre quatuor de voyageurs prit la lune en charge. Ils ajoutaient de l'huile, nettoyaient la
mèche et percevaient pour leur travail un écu par semaine. Mais le temps passa et ils devinrent
vieux et grisonnants, et lorsque l'un d'eux tomba malade et sentit que ses jours étaient
comptés, il exigea qu'on mit dans son cercueil un quart de la lune en tant que sa propriété.
Après sa mort, le maire grimpa sur l'arbre, découpa un quart de la lune avec des ciseaux de
jardinier et on le mit dans le cercueil du défunt. La lune perdit un peu de son éclat, mais pour le
moment cela ne se voyait pas trop.
Quelque temps après, le deuxième décéda. On l'enterra avec le deuxième quart de la lune, et la
lumière baissa un peu plus. Et elle faiblit encore lorsque le troisième mourut et emporta, lui
aussi, son quart de lune avec lui. Et dès qu'ils enterrèrent le quatrième, l'obscurité totale
d'autrefois envahit à nouveau tout le pays. Et chaque fois que les gens sortaient de chez eux
sans leur lanterne, ils se cognaientles uns aux autres.
Or, les quatre quarts de la lune se rejoignirent sous la terre, là, où depuis toujours l'obscurité
régnait. Les morts, très étonnés d'y voir de nouveau, se réveillaient. La lumière de la lune était
suffisante car leurs yeux avaient perdu l'habitude et n'auraient pu supporter l'éclat du soleil. Ils
se levèrent, les uns après les autres, et tous se mirent à faire la fête de nouveau, comme ils en
avaient l'habitude autrefois. Les uns jouèrent aux cartes, d'autres allèrent danser et d'autres
encore partirent à l'auberge, commandèrent du vin, se saoulèrent, se donnèrent du bon temps,
puis se disputèrent et finirent par attraper des bâtons. Et ce fut la bagarre. Et quelle bagarre et
queltapage ! Le vacarme était tel qu'il parvint jusqu'au ciel.
Saint Pierre, qui surveille la porte d'entrée du paradis, pensa qu'une révolte avait éclaté aux
enfers. Il appela l'armée céleste pour repousser l'odieux ennemi et ses complices pour le cas où
ils voudraient attaquer la demeure des défunts. Personne ne s'étant présenté, saint Pierre
lui-même monta à cheval et, passant par la porte céleste, descendit tout droit aux enfers. Il
ramena le calme parmi les défunts décharnés et leur fit regagner leurs tombes. Il emporta la
lune avec lui et l'accrocha dans le ciel.
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